L'histoire
Le nouveau livre de Sylvain MULLER arrive le 25 avril 2019. Un roman hommage qui revisite l'oeuvre du célèbre Sir Arthur Conan-Doyle et son adaptation en pièce de Théâtre. Si vous êtes fan de l'original, que vous connaissez par coeur "le chien des Baskerville", n'hésitez pas à venir découvrir cette nouvelle version qui réinvente un autre Holmes et se penche d'avantage sur la terrible bête...
1969, Devon, Angleterre. Le corps sans vie de Sir Charles de Baskerville est retrouvé près de son manoir par une froide matinée d’octobre. Le malheureux semble avoir succombé à une crise cardiaque. Mais la présence sur la lande, la nuit de sa mort, d’une bête que plusieurs témoins ont aperçue fait renaître le souvenir d’une ancienne malédiction. Deux siècles plus tôt, un ancêtre amoral de Sir Charles a été tué par chien venu tout droit des enfers, et l’on raconte qu’aujourd’hui encore le monstre traque les descendants de sa victime. Pour Sir Henry, dernier héritier en vie de l’auguste famille, tout cela n’est que balivernes. Quelques mois auparavant, il a vu un homme marcher sur la lune, peut-il vraiment croire à ces vieilles superstitions ?
Très librement adapté de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle, «Baskerville» transporte le célèbre Sherlock Holmes au cœur du 20ème siècle pour le faire affronter une légende d’un autre temps.
A l'origine, Sylvain MULLER a écris la pièce de théâtre pour la troupe du Chardon Noir avec laquelle Mcicone collabore depuis des années. IL cherchait une histoire forte à pauser au coeur des année 60 pour l'ambiance musicale et pour l'esprit de l'époque. A la relecture du "Chien des Baskerville", les idées ont fusées et le roman est devenu une évidence. Le résultat est une oeuvre qui malgré ses origine est vraiment originale et vous plonge dans un de ses univers de mystère que l'auteur affectionne particulièrement.
P.J.
(livres 296 pages avec le roman en première partie et la pièce de théâtre en seconde partie, prix 18euros)
Le livre
Le Roman
La bête est là, sur la lande, elle cherche sa proie. Certains la traque, d'autres en ont peur, elle ne laisse personne indifférent. voici quelques extraits...
Un soir sur la lande...
La Bête était là, cachée dans l'obscurité d'un bosquet à qui la lumière blanche de la lune donnait l'allure d'un spectre immobile. La Bête reniflait, traquant parmi les milliers d'effluves qui l’entouraient l'odeur si particulière, si âpre, si écœurante de sa proie, de sa victime. Comme s'ils sentaient la présence du monstre, les autres animaux ne faisaient aucun bruit, pas un chant d'oiseau, pas un cri de rongeur, même pas ces frottements si particuliers et si discrets que font les pattes du renard en chasse sur la lande. Seul un vent terriblement froid osait défier la créature du diable, sifflant entre les brins d'herbe son requiem nocturne. A quelques pas, une longue rangée d'ifs servait de clôture à une imposante bâtisse aux allures moyenâgeuses dont le cachet historique était gâché par quelques fils électriques qui, s'ils apportaient la modernité dans la demeure, n'avaient pas pris soin de se faire discrets. Bientôt, une petite lumière se mit à danser au pied de la maison, le faisceau d'une lampe torche. La bête comprit qu'un humain approchait, elle se redressa, tendit le museau et prit une grande inspiration : Elle reconnut l'odeur. Par réflexe, son poil noir se dressa sur son dos, elle se mit à grogner, révélant une impressionnante rangée de dents parmi lesquelles quatre canines constituaient sans aucun doute des armes mortelles. Le visiteur avait atteint la rangée d'ifs et, sortant de la propriété, s'était engagé sur la lande : la chasse pouvait commencer.
Un homme imprudent...
Quelle mauvaise idée avait eu le pasteur de s'engager sur la lande ce soir-là. Cette immense étendue ensemencée d'un peu d'herbe, de cailloux gris, de marais et de fondrières mortelles, ce lieu étrange où chaque arbuste prend, une fois la nuit venue, l'allure de monstre mythologique...Si en plein jour on pouvait trouver du charme à ses paysages grandioses et sauvages, le soir tombant, la lande devenait angoissante, et lors des nuits de satin blanc, elle était simplement terrifiante.
Pour ne pas perdre de prestance, le pasteur sifflotait un vieil air irlandais, cherchant à se remémorer les paroles où il était question de marins et de navires. Avant de quitter le pub, il avait avalé un double whisky, que Pam, la charmante serveuse aux magnifiques yeux verts et à la poitrine voluptueuse, lui avait servi avec un grand sourire. Ce n’était pas son habitude d’ingurgiter ce genre de boisson, mais il avait vu là le moyen de se donner un peu de courage. Le résultat avait été mitigé, l’effet euphorique de courte durée, le mal de tête plutôt aigu. Il aurait pu rentrer chez lui en passant par la grande route, mais il aurait perdu beaucoup de temps et : « Il n’y a aucune raison d’avoir peur » avait-il fanfaronné devant les autres clients du débit de boissons. Le vieil Harold, un brave type du coin connu de tous et respecté pour sa sagesse, s’était alors levé doucement, il avait fixé le pasteur de son œil droit (le gauche avait disparu dans une rixe bien des années auparavant, à une époque où Harold était moins sage) et lui avait dit :
« Depuis quelques jours on signale le retour de la bête… plusieurs gars du côté de Grimpen l’ont aperçue, et quand la bête est là….
-Allons Harold, la bête ne s’en prend qu’aux Baskerville, je n’en suis pas un, je ne risque rien.
-Le diable n’a pas d’amis, Pasteur, avait conclu le vieil homme en secouant la tête, pas d’amis » avait-il encore insisté.
Et tandis que le Pasteur s’enfonçait plus avant sur la lande cette phrase résonnait dans sa tête comme un requiem et venait remplacer les paroles de la chanson de marin. Il avait beau s’être toujours vanté d’être rationnel, il avait peur. Il y eut juste un grognement, un léger courant d’air et le monstre fut devant lui. Enorme, son pelage noir hérissé, ses crocs blancs menaçants et son regard rougeoyant. La bête avançait lentement sur le pasteur tétanisé, prenant le temps de savourer la peur qu’elle inspirait, et le pauvre homme n’avait que deux phrases en tête. La première, rassurante : « Je ne suis pas un Baskerville, je ne risque rien », la seconde, effroyable, « Le diable n’a pas d’amis ». Combien de temps tout cela dura-t-il ? Impossible à dire. Bientôt le chien ne fut plus qu’à un pas de l’homme. Ce dernier ferma les yeux et l’animal prit une grande inspiration. Le pasteur attendait, mais il ne se passa rien, et quand il eut la force d’ouvrir les paupières, il était seul cerné par un brouillard encore plus épais. Ses jambes qui tremblaient sans discontinuer depuis qu’il était entré sur la lande l’abandonnèrent, il tomba à genoux et en sanglotant, il remercia son dieu de l’avoir protégé du diable, puis retrouvant un peu d’assurance, il pensa simplement : « Je ne suis pas un Baskerville ».
Holmes, Sherlock Holmes
Le Professeur Mortimer abandonna sa fourchette avec peine, mais il aurait été inconvenant de se servir de nouveau. Il regarda avec tristesse briller le fond de son assiette. Madame Barimore était une cuisinière hors pair ! Son gratin touchait au sublime. Il fallut l'interpellation de Sir Henry pour que le cerveau du vieux professeur écarte l'estomac et reprenne le contrôle du bonhomme. Watson et Baskerville furent amusés par le regard perdu de leur hôte qu'on semblait avoir extirpé violemment d'un rêve formidable
« Si cela vous fait plaisir, Professeur, vous pouvez en reprendre, déclara Sir Henry en désignant le plat posé au milieu de la table
-Non je vous remercie, cela va aller, mentit Mortimer, contraint par sa bonne éducation »
Baskerville acquiesça, fit servir à ses deux invités un digestif et les invita à passer dans le salon. Pendant tout le repas, on avait échangé sur l'actualité ou parlé mondanité. Sir Henry pensa que le moment était venu de parler de "l'affaire". Il chercha à obtenir le soutien de Watson en le prenant à témoin : le rictus sur le visage de Sir Charles était le résultat de la douleur provoquée par la crise cardiaque !
« Loin de moi l´idée de vous contredire, Sir Henry, répondit Watson un peu embarrassé, mais s'il ne fait aucun doute que votre oncle a succombé à un infarctus, l'expression figée sur son visage par la mort n'est pas le résultat de la souffrance. Quelque chose l'a terrifié et c'est sans doute ce qui a provoqué sa crise cardiaque. D'après son dossier, il avait un souci de ce côté-là.»
Mortimer confirma avant de finir d'un trait son verre d'arquebuse, sans cacher le sourire de satisfaction de voir son collègue le soutenir, mais le jeune médecin refroidit son enthousiasme en émettant de sérieux doutes sur la cause de cette frayeur. Piqué au vif, il manqua de s'étouffer avec son digestif et contre-attaqua :
-N'oubliez pas les observations que j'ai faites ce soir-là et les témoignages de certains habitants du pays... »
D'un revers, Sir Henry balaya la remarque de Mortimer, mais celui-ci revint à la charge, trouvant de nouveaux arguments, rappelant l'attachement de Sir Charles à cette histoire. Loin de se laisser convaincre, le nouveau maître de Baskerville affirma que toutes ses fadaises lui semblaient stupides, clôturant ainsi le sujet. Le malaise qui s'installa alors entre les deux hommes était palpable : aucun ne voulait renoncer, aucun n'accepterait la victoire de l'autre et seul le savoir-vivre de chacun empêchait que tout cela ne dégénère en franche dispute. Watson, qui était resté pensif depuis un moment sans intervenir dans le débat, sortit alors de sa réserve :
Ç J'aurais peut-être quelque chose à vous proposer, mais je ne suis pas certain...fit-il hésitant.
- Dites toujours ! » trancha Baskerville.
Il hésita, non pas qu'il voulait ménager un suspens quelconque, mais simplement qu'il n'était pas certain d'avoir une bonne idée. Il fit quelques pas dans la pièce pour trouver plus facilement ses mots :
ÇJ'ai parmi mes patients un ancien policier qui souffre d'une névrose un peu étrange qui fait de lui un être particulièrement anxieux et stressé. Parfois, les choses les plus banales comme l'orage les rats ou l'obscurité totale, le plongent dans un état d'angoisse incompréhensible qui lui fait perdre tous ses moyens. A tel point qu'il a du quitter son travail... Pour essayer de vaincre ses peurs, le bonhomme a développé une sorte de sixième sens : un esprit d'observation et d'analyse impressionnant. Il se passionne toujours pour les crimes et je l'ai vu encore récemment résoudre des affaires quelques jours avant ses anciens collègues, juste en analysant avec minutie les articles de presse, pour peu que ces derniers soient suffisamment détaillés... »
Mortimer vit immédiatement ce qu'envisageait son collègue. Cela déclencha chez lui une nouvelle vague d'enthousiasme. Quant à Sir Henry, il se détendit à la pensée que quelqu'un vienne enquêter sur cette affaire de légende et en démontre l'absurdité, car c'était bien là l'idée de Watson : faire venir son patient pour lui faire chercher la vérité :
Ç Et comment s'appelle votre homme ? demanda Baskerville, de plus en plus intéressé par ce projet.
-Holmes, Sherlock Holmes.»
La pièce de théâtre
La pièce de Théâtre « BASKERVILLE » a été jouée pour la première fois le vendredi 5 février 2016 au théâtre du Lavoir à Pontarlier par la troupe du Chardon Noir Avec :
Professeur Mortimer : Pierre Barthod
Docteur Watson : Paul Bepoix
Elisa Barimore : Murielle Abadie-Perrey
Henry de Baskerville : Simon Muller
Laura Lemon : Sylviane Clerc
Sherlock Holmes : Sylvain Muller
Marie Stepelton : Salomé Pastor
Anaïs Stepelton : Lise Muller
Selden/Stepelton : Jean-Baptiste Cahin
L'auteur
Depuis son premier roman, Sylvain MULLER n'a jamais caché l'attirance qu'il avait pour le fantastique et le mystère. En la matière, "Le chien des Baskerville" est sans aucun doute possible une référence. L'idée d'une adaptation théâtrale, puis d'un roman est donc née presque naturellement, retour avec l'auteur, sur la génèse d'un projet.
- Pourquoi avoir choisit d'adapter "Le chien des Baskerville" au théâtre ?
Le projet remonte à l'automne 2014, je recherchais une idée de pièce à monter avec le théâtre du Chardon Noir. J'avais un certain nombre de contraintes: le nombre d'acteur, leur âge, les costumes. Mais j'avais aussi un certain nombre d'envies. J'étais attiré par l'ambiance de l'angleterre des années 60, la musique, l'état d'esprit. J'ai lu plusieurs pièce, mais rien ne m'attirais vraiment. Alors j'ai élargie le champ d'investigation et je suis tomber sur le roman de Conan-Doyle. Je l'avais déjà lu, j'avais vu le film, je l'ai relu. Le sujet était toujours aussi génial mais pour l'adapter à mes idées, j'avais beaucoup de travail.
- Et le roman ?
J'ai écris la pièce très vite: deux semaines, peut-être trois. Au final je me suis retrouvé avec une histoire bien éloigné de l'originale. Les personnages étaient différents, l'intrigue n'aboutissait pas du tout au même résultat. J'avais en revanche garder l'esprit et surtout la bête et sa légende. J'ai eu envie d'aller plus loin et je me suis attaqué au roman. J'y ai retrouvé le même plaisir d'écriture !
Les bandes annonces
B.A. de la pièce de théâtre
B.A. du livre
(c) MCICONE COMPAGNIES 2016/2019